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  Image Né en 1944 à Chang-Won, Corée du Sud
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La dignité acquise

Longtemps, Sun-Cheol KWUN a peint la montagne devant laquelle il plantait son chevalet. Yong Ma (Dragon Cheval) à l’Est de Séoul, avec ses rochers arides, sa drôle d’allure provoquée par la carrière creusée dans son flanc, dont le maître parle comme une blessure. Puis La Sainte-Victoire, au Sud de la France, en hommage à Cézanne dont elle fût l’ultime muse, l’instrument de la communion moderne entre les notions d’inachèvement et d’infini. Et les collines toscanes, d’où surgirent l’œuvre de Giotto et la Renaissance des arts occidentaux. Autant de lieux de solitude, d’immensité, propices aux lumières roses et à l’élévation de l’âme.
"La montagne, en Corée, c’est 70% de la terre".

Aujourd’hui ce sont les âmes des Coréens et leurs visages qui captent l’énergie de maître Kwun et nourrissent ses carnets de croquis. Noueuses, boueuses, ridées : uniquement celles "des hommes qui ont surmonté la tragédie de l’histoire et en ont acquis une sagesse. Une bonté. Au-delà des notions de victoire et d’échec". Des mangeurs de pomme de terre, aurait dit Van Gogh. Rien que des veuves de guerre, donc, des marins perdus, et trente-trois manifestants courageux, arrêtés et torturés le 1er mars 1919, devenu depuis jour de fête nationale : le peintre leur consacre dans la présente exposition une installation de grands formats montés, tels des bannières, sur des hampes en bois. Car si les temps de la résistance à la dictature sont terminés en Corée du Sud, si le groupe Mi-Jong dont Sun-Cheol Kwun fut un membre actif appartient désormais à l’histoire, le peintre n’en conserve pas moins le sens du devoir de mémoire. Tel Giacometti, Zoran Music ou De Kooning, Kwun peint contre l’oubli. "Ma génération a vécu des événements historiques incompatibles avec la sérénité de l’âme. Colonisation, guerre, occidentalisation...Peindre les visages comme je le fais me défoule et me console".

Grand, épais, spectaculaire. Synthétisant différents aspects de la création internationale actuelle- les silhouettes de Blais, les matières de Leroy, les graphismes de Rainer...-, l’œuvre de Kwun génère des formes puissantes. Simultanément minérales et dynamiques. Scories, boulets, météores. Sous l’aspect de la cendre, leurs tons de ciel et de chair mêlés évoquent une plaie immense et vive. L’impossible oubli. Du dialogue entre la virginité perdue et la dignité acquise ainsi formulé sourd une identité originale. Une nouvelle race d’anges ?

Françoise Monnin, 1997.

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1998 Galerie Gana, Séoul, Corée du Sud
1997 Galerie Gana-Beaubourg, Paris
   

TITRES
1.Ame, 1997
2.Ame, 1997
3.Visages,1997

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