Le Jeu du Monde

(...) On dit les histoires naître de ce qui arrive dans le monde. Pourtant il en est d’autres racontées par un ou une qui revient de l’envers du monde, cette patrie véritable du réel. Karole Reyes est de ceux-là qui sur une toile font paraître les acteurs d’un drame dans lequel le monde est en conflit réel avec les forces dont il tente de nier l’existence. Quelles sont ces forces ? La conscience vache-chien qui assure les passages entre le plat dehors et un dedans plein de surprises. Le petit roi, enfant absolu qui sait tout des malveillances de l’homme mûr et qui rit en mettant des couleurs partout. Les monstres de toutes sortes dans lesquels sans efforts chacun peut reconnaître tel ou tel aspect de lui même, les couleurs qui ici, sont agissantes et à prendre pour des quasi personnages. C’est pourquoi chaque toile, fût-elle grave, est une fête dans laquelle sorciers d’anti-néant, animaux de pagaille rêvée, petites filles délurées, petits garçons grandis au ciel de l’éthique primitive, dénouent un peu des fils du pouvoir et du faux-semblant comme on exécute une ronde dans la cour parfumée des senteurs de rêve.

Jean-Louis Poitevin.

TITRES
1.conversation au crépuscule
2.les temps modernes